Mémoire de fin d’études pour l’obtention du diplôme de Master en Agronomie et Agro alimentaire

Le cas de la périphérie du parc national de la Lope au Gabon par DAMAS KOUELY

Le braconnage, le commerce illégal des espèces animales et la destruction des habitats constituent les principales menaces qui pèsent sur la survie de la faune sauvage au Gabon. À cela, s’ajoutent les hostilités résultant des Conflits entre l’Homme et la Faune sauvage. En périphérie des aires protégées, ces conflits opposent les populations locales contre les autorités du parc quand les animaux font des incursions dans les cultures, endommagent les récoltes, entraînent des pertes sur l’économie locale. Un audit patrimonial réalisé auprès de quinze (15) acteurs répartis entre deux (2) villages (Ayem / kongomboumba et Boléko / Lopé centre) a précédé la phase d’approfondissement auprès de 50 agriculteurs à travers six (6) villages (y compris Ayem et Boléko) pour comprendre la question de la cohabitation homme / faune sauvage en périphérie de ce Parc. Nous avons totalisé soixante cinq (65) interviews selon un guide d’entretiens affecté à chaque thématique (audit patrimonial ; guide d’entretien CHF) sur un échantillon raisonné et quasi représentatif. Des entretiens ont été conduits auprès des cultivateurs pour connaître leur perception concernant le parc et les dommages causés par la faune sauvage sur les cultures vivrières. Selon le classement qui a été proposé aux agriculteurs, ils ont à l’unanimité identifié 18 espèces d’animaux sauvages qui causent des dégâts dans les plantations. Ils estiment que les Eléphants, les Mandrills, les Potamochères et les Rongeurs sont les espèces les plus destructrices pour les récoltes et que les Eléphants et buffles présentent plus de risque d’attaque pour les vies humaines. L’importance des problèmes et le rang occupé par ces animaux varient dans l’espace et dans le temps. Les causes de cette déprédation des cultures vivrières par les animaux sauvages en périphérie du Parc national de la Lopé sont liées à l’Impact de l’exploitation forestière jadis pratiquée à l’intérieur de cette aire à l’époque « réserve de faune » et à l’interdiction actuelle du libre exercice de la chasse comme moyen de régulation des populations animales. À cela s’ajoute l’absence d’assistance technique aux pratiques agricoles. La plupart des villageois trouvent inefficaces, contraignantes et coûteuses les techniques traditionnelles de protection des cultures. Ils se sentent abusés et sollicitent des négociations avec les autorités du Parc National de la Lopé et l’état en vu d’un appui technique et financier pour minimiser ou limiter les incursions des animaux dans les cultures. Selon eux l’enlèvement des animaux par battue n’est pas la solution idéale au problème. Les paysans sont malgré cela conscients de cette cohabitation obligatoire et difficile avec les bêtes sauvages, ils n’espèrent point croiser les bras car le travail de la terre reste le seul moyen pour la survie. Cette étude qui consiste en un état des lieux de la situation de conflit dans six (6) villages riverains du Parc National de la Lopé dans le district de Mokéko province de l’Ogooué-Ivindo, s’inscrit dans le cadre des activités du projet d’appui « ENEF-ERAIFT » financé par l’Union Européenne et du partenariat entre l’ENEF et WCS/Gabon en matière de formation des formateurs, en vu du renforcement des capacités institutionnelles de l’ENEF.
Mémoire de fin d’études pour l’obtention du diplôme de MASTER